Alexis Tsipras a été élu avec un double mandat : mettre fin aux politiques d’austérité, tout en restant dans la zone euro. Autrement dit, le Premier ministre grec n’a de mandat ni pour mettre en place de nouvelles mesures d’austérité, ni pour décider d’une sortie de la Grèce de la zone euro. Or, arrivé à un point des négociations où les créanciers exigent encore et toujours de sévères coupes dans les retraites, des hausses de TVA, et refusent d’envisager la question clé de la dette, arrivé à un moment où, sans accord, sans nouvelle tranche d’aide accordée par les créanciers, la Grèce est contrainte de notifier son défaut auprès du FMI, trois options s’offraient à M. Tsipras.
1ère option : accepter les conditions des créanciers
M. Tsipras aurait pu faire le choix de soumettre le texte des créanciers au Parlement grec. Cela aurait constitué une capitulation et une violation du premier terme du mandat reçu des électeurs par Syriza : briser la logique d’une austérité sans fin. Cela aurait conduit à l’explosion du parti de gauche et probablement à la démission du Premier ministre alors empêtré dans une position politique intenable.
2ème option : démissionner
Compte tenu de l’avance de Syriza dans les sondages, cette option était sans doute la moins risquée politiquement pour Alexis Tsipras. Compte tenu du mode de scrutin, et de la prime majoritaire, la majorité absolue semblait atteignable pour Syriza.
Cependant, première objection : si Syriza bénéficie d’un soutien dans les sondages (toutes considérations sur la validité des sondages mises à part), qu’en serait-il d’un Syriza se présentant avec un programme de rupture des négociations avec les créanciers ? Quel pourrait être ce programme, d’ailleurs ? Qu’en serait-il de l’attachement à l’euro jusque-là affiché par le parti ?
Seconde objection : il aura fallu presque un mois, du 29 décembre 2014 (dissolution du Parlement) au 25 janvier 2015, pour organiser le scrutin qui allait porter Syriza au pouvoir. Même si l’on peut imaginer une procédure accélérée, de nouvelles élections auraient conduit à une dangereuse période de vacance du pouvoir, dans un pays en défaut de paiement, alors que la BCE asphyxie les banques. Difficile de dire ce qu’une situation aussi chaotique aurait pu produire.
3ème option : le référendum
C’est une option plus risquée politiquement pour M. Tsipras. Ici, il s’agit d’obtenir une majorité absolue. En cas de défaite, il sera difficile de ne pas démissionner. En cas de victoire, la ligne de rejet des propositions des créanciers supposera de trouver une voie alternative, laquelle ? Un changement soudain d’attitude de la troïka est à exclure. Alors, défaut, Grexit ?
Cette option a tout de même des avantages : elle évite une période de vacance du pouvoir et peut rapidement être mise en oeuvre. C’est probablement la moins pire des options à la disposition du gouvernement grec.